Le 10 juin 2025 • Mis à jour le 12 juin 2025
Face aux défis climatiques, économiques et géopolitiques, les collectivités françaises s’affirment comme des acteurs clés de la transition énergétique.
En 2023 la part des énergies renouvelables et de récupération dans la consommation finale brute d’énergie était de 22,2 % *: 29,9 % de la consommation d’électricité et 29,6% de la consommation de chaleur et de froid, marquant une progression constante qui témoigne des efforts engagés pour diversifier le mix énergétique national.
La sobriété et l’efficacité énergétique sont désormais au cœur des stratégies locales, permettant aux territoires de réduire leur consommation et de renforcer leur résilience face aux fluctuations des marchés de l’énergie (et pour les usagers finaux, de réduire ou stabiliser dans le temps leurs factures énergétiques).
Par ailleurs, les collectivités investissent massivement dans des infrastructures de production et distribution d’énergies renouvelables, telles que les réseaux de chaleur, les installations solaire (photovoltaïque ou thermique), la géothermie (de surface ou profonde) et les chaudières biomasse, afin de réduire la consommation et la dépendance aux énergies fossiles, et de valoriser les ressources des territoires.
Afin de tendre vers une plus grande résilience énergétique, ainsi qu’une certaine souveraineté face aux ressources et politiques extraterritoriales, une démarche progressive, structurée autour de plusieurs étapes essentielles, est nécessaire :
Analyser les besoins et la consommation énergétique de votre collectivité : avant toute action, établir un diagnostic précis de votre consommation d’énergie est primordial. Différents audits énergétiques, pilotés à travers notre outil numérique par exemple, vous permettront de suivre des indicateurs ciblés afin d’orienter votre stratégie et de définir un programme d’actions.
Améliorer l’efficacité énergétique de l’existant, voire initier une démarche de sobriété : dans un deuxième temps, vous devez réduire la consommation énergétique à la source. Cela signifie une planification et programmation d’actions de rénovation thermique pour les infrastructures et bâtiments publics, avec des équipements moins énergivores, des optimisations quant aux systèmes de chauffage, éclairage, etc. ; mais également l’élaboration d’une stratégie de sobriété énergétique qui concourt in fine à la réduction de la facture énergétique.
Développer l’utilisation de nouvelles énergies renouvelables ou de récupération : en exploitant les ressources locales disponibles, vous renforcez l’autonomie de votre territoire. À titre d’exemples, le solaire thermique permet notamment de couvrir une part importante des besoins en eau chaude sanitaire (logements collectifs, piscines municipales), les panneaux photovoltaïques et l’éolien permettent de contribuer à une production d’électricité locale, et la géothermie de surface représente une alternative durable pour chauffer et rafraîchir les bâtiments ; les énergies de récupération (dont la production de biogaz) doivent être valorisées au maximum ; la biomasse est enfin un levier essentiel pour la diversification et la résilience du mix énergétique des territoires.
Optimiser la gestion énergétique et favoriser une meilleure flexibilité : enfin, en intégrant des systèmes de pilotage intelligents, vous vous assurez de tirer pleinement parti de vos ressources locales (suivi de l’approvisionnement, etc.). Autre point important : en améliorant les réseaux de chaleur et d’électricité, vous bénéficierez d’une meilleure gestion des fluctuations de la production et de la consommation.
Depuis 2017, Saumur et la CASVL ont développé une politique active en faveur de l’énergie solaire, augmentant de manière efficace la production d’électricité renouvelable de 58 kWh par habitant en quatre ans.
La SEM Alter Énergies, majoritairement publique, soutient l’initiative, avec des projets photovoltaïques sur des sites comme l’aérodrome et le Petit Souper, assurant ainsi une flexibilité énergétique pour le territoire.
L’agglomération CA Saint-Brieuc Armor met en place une stratégie ambitieuse pour la gestion durable de ses ressources boisées, contribuant à la transition énergétique tout en soutenant la filière bois locale. La gestion des boisements et du bocage se fait en collaboration avec les communes et les acteurs locaux pour assurer une exploitation responsable et durable.
Cette initiative inclut l’identification et la gestion des ressources, la valorisation des coupes, ainsi que l’organisation du transport, du stockage et de la plantation d’arbres (objectif de 1 000 arbres plantés par an). Les essences choisies – hêtres, charmes, robiniers, châtaigniers, érables… – sont issues de pépinières locales. Les plantations visent la reconstitution de corridors écologiques sur le foncier de l’agglomération et remplacent progressivement les haies de cyprès. Elles sont assurées par les agents de la collectivité, des entreprises ou des structures d’insertion.
Le bois ainsi mobilisé est valorisé localement à travers un réseau structuré de chaudières biomasse. La communauté d’agglomération exploite trois chaudières en régie, couvrant une large plage de consommation (de 40 à 410 tonnes par an), selon les besoins des équipements desservis : piscines, bâtiments administratifs, centre technique, parc des expositions… Une quatrième chaudière, plus conséquente, alimente le réseau de chaleur urbain de Brézillet. Elle consomme entre 1 600 et 1 900 tonnes de bois chaque année et son exploitation est déléguée à un prestataire jusqu’en 2029. Ensemble, ces installations permettent de substituer une part significative d’énergie fossile par une ressource renouvelable issue du territoire.
Les communes s’inscrivent elles aussi dans cette dynamique : cinq chaudières bois sont déjà en fonctionnement, deux sont en construction. Elles alimentent notamment des écoles, des mairies, des salles de sport, ainsi que des équipements départementaux. Les installations sont récentes, mises en service entre 2012 et 2024.
Le bois utilisé provient essentiellement de l’élagage et de l’entretien des parcelles situées sur le territoire. Il est produit par la collectivité ou acheté localement auprès d’agriculteurs, d’élagueurs ou de propriétaires privés. Cette organisation contribue à sécuriser l’approvisionnement, tout en ancrant l’énergie produite dans une logique de boucle courte, au service des bâtiments publics.
La principale station d’épuration de l’agglomération Quimper Bretagne Occidentale, avec une capacité de 267 000 équivalents-habitants, produit une quantité significative de biogaz, valorisée pour répondre aux besoins énergétiques locaux.
Tous les ans, environ 5,5 millions de kWh de biogaz sont injectés dans le réseau GRDF, permettant d’alimenter 70 % de la flotte des bus de l’agglomération.
Ce biogaz représente 4,5 % du réseau, soit un pourcentage bien supérieur à la moyenne nationale de 1,9 %.
La communauté de communes Cœur de Savoie expérimente un projet innovant, nommé Sun4All et lancé sous l’égide du programme Horizon 2020 de l’Union Européenne, en collaboration avec l’Institut National de l’Énergie Solaire. Le programme se déploie aux côtés de villes comme Rome, Barcelone et Almada.
Chaque année, 50 ménages sont invités à participer à ce projet, recevant une alimentation gratuite en électricité provenant de la centrale photovoltaïque de l’Atelier des Quais. En échange, ces ménages participent à des ateliers de sensibilisation sur l’énergie, contribuant ainsi à leur autonomisation énergétique.
Le programme Territoire Engagé Transition Écologique de l’ADEME peut vous permettre, en tant que représentant d’une collectivité, de bénéficier de :
Un accompagnement : Assistance technique et financière pour élaborer des stratégies locales de production d’énergies renouvelables.
Un plan d’action facilement activable : Élaboration de projets concrets pour accroître l’utilisation des énergies renouvelables et réduire la dépendance aux énergies fossiles.
Un renforcement de votre résilience territoriale : Développement de solutions énergétiques locales et durables pour sécuriser l’approvisionnement et s’adapter aux enjeux climatiques.
*Source : Chiffres clés des énergies renouvelables - Edition 2024