Le 30 avril 2025 • Mis à jour le 2 mai 2025
En France, les transports (de personnes et de marchandises) sont le principal émetteur de gaz à effet de serre (GES) avec 32 % des émissions nationales (métropole et outre-mer), dont plus de la moitié viennent des voitures particulières. Ces émissions baissent très légèrement ces dernières années alors que l’effort attendu au niveau du secteur est conséquent.
La Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC) fixe l’objectif de réduire les émissions de GES du transport de 28 % d’ici 2030 par rapport à 2015 et d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Pour tenir la trajectoire fixée pour 2030, il faudra réduire les émissions du transport de personnes 5 fois plus vite sur les 5 années qui viennent que ce que nous avons réussi à obtenir ces 5 dernières années.
La Loi d’orientation des mobilités (LOM) de 2019 vise également à développer les mobilités durables, comme les mobilités actives et les mobilités partagées, en couvrant le territoire d’Autorités Organisatrices de la Mobilité (AOM), chef de file de la transition des mobilités sur leur ressort territorial. Les collectivités ont donc un rôle clé à jouer dans cette transition.
La pollution de l'air provoque chaque année 40 000 morts prématurées. Le trafic routier est un des secteurs qui participe fortement à cette pollution (notamment en milieu urbain).
En parallèle, le transport est un poste de coût important pour les ménages car il représente en moyenne 14 % du budget de ces derniers, dont 83 % pour les véhicules particuliers (achat, carburant, entretien). En 2024, 15 millions de Français sont en précarité mobilité. Afin de faciliter l’accès à un premier diagnostic, l’Observatoire National de la Précarité Énergétique (ONPE) met à disposition des acteurs territoriaux l’outil de cartographie GÉODIP pour visualiser à différentes échelles les zones de précarité énergétique liées au logement et à l’utilisation de la voiture des ménages : https://geodip.onpe.org.
Les impacts sanitaires et économiques du transport routier et tout particulièrement de la dépendance à la voiture sont autant de raisons supplémentaires pour accompagner la transition de nos modes de transports.
Pour répondre à ces différents défis, les collectivités françaises doivent :
Transformer les villes en espaces plus durables et agréables à vivre est possible. Pour cela, le programme Territoire Engagé Transition Écologique a développé un accompagnement spécifique à la mobilité active, ses enjeux et ses possibilités, dans le cadre du référentiel Climat-Air-Énergie. Ensemble, nous pouvons mettre en place le plan d’actions propre à votre territoire !
Je veux en savoir plus sur le programme
Les collectivités ont l’opportunité de transformer les villes en espaces plus durables et agréables à vivre, tout en participant activement à la lutte contre le dérèglement climatique. Mais seule une vision globale des besoins et pratiques de mobilité permettra d’optimiser les moyens existants et d’en mettre de nouveaux en place.
Pour commencer, les collectivités doivent connaitre les flux de déplacements sur leur territoire en réalisant un diagnostic. L’outil https://diagnostic-mobilite.fr/ peut être mobilisé à cet effet.
Elles peuvent s’interroger sur des actions adaptées à leur territoire et à ses besoins. Les achats publics, par exemple, peuvent inclure des véhicules très performants sur le plan énergétique. La mobilité des agents municipaux peut être orientée vers des modes actifs et partagés, tandis que des infrastructures temporaires de mobilité peuvent être mises en place à l’occasion d’événements locaux (exemple).
La collectivité peut également contribuer à faire évoluer les pratiques de mobilité liées à son champ de compétence ! Les communes peuvent par exemple accompagner la transition des déplacements des enfants, en favorisant le report des trajets domicile- école fait en voiture vers des trajets réalisés à pied, à vélo ou encore en covoiturage.
Pour mieux comprendre et organiser les pratiques de déplacement sur leur territoire, les collectivités peuvent élaborer un plan de mobilité (obligatoire dans les ressorts territoriaux des AOM inclus dans les agglomérations de plus de 100 000 habitants) ou un plan de mobilité simplifié (PDMS, volontaire). Cet outil permet d’identifier les besoins, de prioriser les investissements et de coordonner les acteurs locaux afin de promouvoir des déplacements plus durables.
Le développement des infrastructures cyclables et piétonnes est essentiel pour permettre au plus grand nombre de se déplacer à pied ou à vélo en toute sécurité. Cela inclut l’aménagement de pistes sécurisées, de stationnements pour vélos et de zones piétonnes.
À titre d’exemple, Grenoble Alpes Métropole s’est fixé l’objectif de décupler les déplacements à vélo d'ici 2030. La Métropole compte 320 km de pistes cyclables, le plus grand parking à vélos de France, et le plus grand nombre de vélos en location par habitant de France.
Le développement de services vélo est également essentiel : vélo en libre-service en milieu urbain pour accéder facilement à un vélo sans contrainte de stationnement, vélo en location longue durée pour tester un vélo, VAE, vélo cargo avant d’acheter, atelier de réparation pour faire entretenir et apprendre à entretenir un vélo…
Enfin, pour accompagner un maximum d’habitants à sauter le pas et changer leur comportement de mobilité, une politique d’animation et de communication est indispensable! L’ADEME propose un guide pour Développer la culture vélo sur les territoires et un kit de communication libre de droit !
L’ensemble de ces briques constitue le « système vélo », système que l’ADEME détaille dans le guide Développer le système vélo dans les territoires.
L’organisation de l’espace peut être un levier puissant pour limiter les distances parcourues et favoriser les mobilités actives. En densifiant les zones autour des transports en commun et en promouvant la mixité des usages, les collectivités peuvent réduire significativement la distance et donc l’impact environnemental des déplacements quotidiens.
Nantes Métropole illustre l’engagement en faveur de la ville du quart d’heure, où les distances sont réduites grâce à un urbanisme adapté. Avec 77 % des nouveaux logements situés à moins de 500 m d’un arrêt de transport collectif, le Plan Local d’Urbanisme Métropolitain (PLUm) concentre l’urbanisation dans les zones déjà développées, limitant ainsi par ailleurs l’artificialisation des sols.
Le centre-ville piéton, étendu de 25 % depuis 2018, et la suppression de 800 places de stationnement en épis, renforcent la sécurité des cyclistes et la marchabilité tout en redonnant de l’attrait au centre-ville et à ses commerces. Ce modèle s’accompagne d’une augmentation notable de l’utilisation du vélo, avec une part modale de 9 % en 2022 (+18 %/an depuis 2015), soutenue par un réseau de stationnement vélo performant et une offre de vélo libre-service et en location longue durée performante.
La Communauté d’Agglomération d’Épinal se distingue par son service Vilvolt®, qui rend le vélo électrique accessible aux zones rurales. Depuis 2021, le parc est passé de 150 à 650 vélos, avec 77 stations réparties dans 21 communes.
Ce service propose également des locations longue durée (à partir de 35 €/mois) et des options adaptées, comme les vélos cargos et PMR.
Vilvolt® incarne une solution innovante pour connecter les zones rurales tout en promouvant des modes de transport durables.
Les collectivités peuvent s’appuyer sur le programme Territoire Engagé Transition Écologique, qui inclut un domaine dédié à la mobilité. Ce dispositif propose une aide au diagnostic des pratiques de mobilité sur le territoire et offre des recommandations pour des actions concrètes.
En parallèle, les collectivités peuvent encourager les acteurs du transport de marchandises à réduire leurs émissions en participant au programme « Engagements Volontaires pour l’Environnement – Transport et Logistique » (EVE). En s’engageant elles-mêmes comme chargeurs ou transporteurs, elles deviennent un exemple concret de la transition écologique appliquée aux transports.