Le 30 septembre 2025
Avec près de 59 000 établissements publics, les écoles, collèges et lycées représentent un levier majeur pour répondre aux défis climatiques auxquels les territoires font face.
Ce patrimoine immobilier, qui pèse près de 30 % de la consommation énergétique des bâtiments communaux, est particulièrement exposé aux effets du réchauffement climatique : surchauffe estivale, inconfort hivernal, gestion de l’alimentation énergétique, manque de végétalisation, bitume, etc.
Adapter l’école aux changements climatiques, c’est repenser des bâtiments dont la surface totale atteint 130 millions de m², soit près de la moitié du parc immobilier des collectivités. C’est aussi une question d’équilibre budgétaire et d’action publique : pour les communes entre 70 000 et 100 000 habitants, 8 % du budget de fonctionnement est consacré à la gestion de ce patrimoine.
Pour lutter contre les défis croissants liés aux changements climatiques, de nombreux dispositifs nationaux viennent appuyer les collectivités dans la rénovation des bâtiments scolaires.
L’ADEME soutient notamment la création de postes de Conseillers en énergie partagés (CEP), un appui essentiel pour les petites communes de moins 10 000 habitants.
Ces experts accompagnent les collectivités dans l’évaluation énergétique de leur patrimoine, le montage de projets de rénovation et l’intégration croissante de solutions liées au confort d’été et aux énergies renouvelables.
Pour aider les élus et services techniques à passer à l’action, un centre de ressource dédié à la rénovation du bâti scolaire a été mis en ligne par le Cerema, avec le soutien de l’ADEME, de la Banque des Territoires et du programme ACTEE. Ce portail centralise les outils, retours d’expériences, données techniques et dispositifs d’accompagnement pour concevoir des écoles durables.
Agir sur les espaces extérieurs – notamment les cours d’école – permet également d’améliorer le confort des usagers tout en luttant contre l’effet d’îlot de chaleur urbain au bénéfice du quartier et de la ville entière. Le service numérique Plus fraîche ma ville de l’ADEME aide les collectivités à concevoir rapidement des projets de rafraîchissement urbain pérennes et durables. Les écoles y occupent une place centrale : elles représentent déjà plus d’un tiers des projets portés par les collectivités utilisatrices du service.
L’ensemble de ces dispositifs montre que la rénovation énergétique des écoles n’est pas seulement une réponse technique : c’est un levier majeur de transformation pour les collectivités.
Le programme Territoire Engagé Transition Écologique propose un accompagnement sur-mesure pour inscrire ces efforts dans une stratégie globale : état des lieux, plan d’action, accompagnement technique et solutions concrètes comme l’isolation thermique, la ventilation naturelle, la végétalisation ou encore la création d’îlots de fraîcheur.
Ces actions contribuent à bâtir une école plus sobre, saine et résiliente, au service des enfants et des territoires.
Certaines collectivités ont déjà concrétisé ces démarches et démontrent l’efficacité d’une stratégie de rénovation et d’adaptation des écoles. C’est le cas de la Ville d’Annecy, qui a fait de son patrimoine scolaire un levier central de transition écologique.
Dans un contexte de réchauffement climatique, la Ville d’Annecy (134 942 habitants) fait de ses écoles un levier stratégique d’adaptation environnementale.
Depuis 2024, elle déploie un ambitieux programme de revégétalisation des cours d’école, visant 40 cours végétalisées d’ici 2027. Ce projet associe pleinement les élèves et les équipes pédagogiques à travers des ateliers participatifs, pour concevoir des espaces répondant à des enjeux de pédagogie, d’inclusion et de biodiversité.
À mi-parcours, les résultats sont déjà significatifs : 8 500 m² désimperméabilisés, 171 arbres plantés, 42 cours transformées et des effets concrets sur le bien-être des enfants comme la lutte contre les îlots de chaleur. Parallèlement, la ville investit dans la rénovation énergétique de ses bâtiments scolaires : les groupes scolaires Carnot et Pommaries affichent ainsi une réduction moyenne de 40 % de leur consommation finale d’énergie.
En mobilisant moyens et acteurs, Annecy fait la démonstration qu’une école plus résiliente, verte et sobre est non seulement possible, mais essentielle pour préparer les jeunes générations aux enjeux climatiques de demain.
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